INSTALLATIONS

Depuis 2018, Mister Co a élargi sa pratique à la création d’installations et de performances, en particulier au cours des Biennales Off de Dakar à Gorée en 2018 et 2022. L’installation Lettre pour l’Afrique (2018 - 2022), présente un texte écrit par l’artiste sur des débris de pirogues. En tant qu’habitant de l’île de Gorée, Corentin Faye a été témoin des rêves de nombreux jeunes qui quittent le Sénégal en pirogue dans l’espoir d’une vie meilleure en Europe. La presse comme les réseaux sociaux se font l’écho de cette immigration clandestine au départ des rivages de certains ports de pêche de la baie de Dakar : si certains parviennent parfois à rejoindre l’Europe, de nombreux jeunes se noient lorsque les embarcations ne parviennent pas à résister aux tempêtes de l’Atlantique. L’artiste lance un appel à la jeunesse africaine, dénonçant le mirage de l’immigration clandestine, et les exhortant à croire en l’avenir de leur continent et à prendre leur destin en main. On peut mettre cette installation en parallèle avec le roman de l’écrivaine Fatou Diome « Le ventre de l’Atlantique » et le film de la réalisatrice Mati Diop « Atlantique ». Ces deux sénégalaises ont parfaitement bien exprimé le fantasme de l’Occident et les terribles répercussions sur les familles. Le savoir (2022), est une installation composée d’un tableau (le don du savoir), d’une sculpture (le livre du savoir) et d’une bibliothèque (la bibliothèque du savoir). L’ensemble est réalisé lors de la biennale Off de Gorée sur le thème du don. Cette installation évoque les traditions orales et écrites de différentes cultures révélant diverses quêtes de connaissances des êtres humains. Sur la toile, la transmission intergénérationnelle du savoir rappelle la célèbre phrase de l’écrivain et ethnologue malien défenseur de la tradition orale, Amadou Hampâthé Bâ : « en Afrique un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ». Le livre du savoir est une sculpture monumentale d’un livre ouvert lui-même composé de livres ouverts marquant la volonté humaine de partager pensées et écrits. La bibliothèque du savoir évoque l’héritage d’ouvrages transmis aux générations futures. Dans la continuité de cette installation, la performance La salle de classe (2022) se situe sur le lieu-même de la transmission de valeurs de l’enseignant aux enfants. La performance met en scène l’apprentissage de mots débutant par la lettre E et correspondant à la quête du savoir sur l’environnement. L’artiste exprime ses préoccupations écologistes en expliquant aux élèves les nécessités de la préservation de l’environnement comme gage de qualité de vie et de sauvegarde de la planète.